La démission - (vraie et fausse
démission)
Pour éviter certains pièges en cas de conflit
susceptibles de causer une démission.
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Selon les statistiques, ce
mot permet assez souvent l'accès à mon site. Ma réaction a été de ne pas trop
décevoir les visiteurs en les aidant sur leurs problèmes.
En théorie, le Droit
n'impose pas la lettre de démission.
"Une démission ne peut résulter que d'une manifestation non équivoque de
volonté de la part du salarié"
(définition dans le Dalloz 1996 page 75 au niveau de l'art L.122‑5).
La manifestation normale est
la lettre. Voir la partie sur
l’absence. Devant les Prud’hommes, l'employeur peut utiliser d'autres
manifestations de la démission. Certaines sont admises par la jurisprudence. Il
n’y a pas de manifestation non équivoque s’il y a un manquement grave aux obligations fondamentales de
l’employeur (= ce n’est pas une
démission, avec ou sans lettre).
·
Se
faire embaucher par un autre employeur. Embauche faite ou prévue alors que
l'employé était encore sous contrat avec son premier patron. Ce nouveau patron
peut aussi être condamné.
·
Se
mettre à son compte.
·
S’inscrire
à l’ANPE
·
…
Aucune forme n'est prévue
pour la lettre. Il faut faire simple et ne pas exposer qu'on connaît trop
parfaitement le droit (le patron le connaît mieux que vous et il a souvent un
service juridique).
Merci de vos suggestions
pour améliorer.
Je ferais ainsi :
Xxxxx XXXXXX Xxxxxxxx 75000 PARIS Identification (prendre fiche de
salaire) Fonction Lettre recommandée avec accusé de réception |
Le 29 août 2000 M. XXXXX
(employeur) SARL XXXX Xxxxxxxxxx 75000 PARIS |
Monsieur,
Pour des raisons
personnelles, j'ai décidé de quitter votre entreprise au 1er décembre 2000
après exécution de mon préavis de 3 mois.
Je vous prie d'agréer
l'expression de mes salutations respectueuses.
(signature)
**************************
Autre exemple trouvé sur
forum
Monsieur,
Je vous informe que je ne
désire pas continuer à travailler pour votre société.
Le contrat de travail qui
nous liait jusqu'alors est définitivement rompu à compter de la réception de la
présente.
Conformément à ce même
contrat, je me trouverai en période de préavis à compter du xx/xx/xx et ce pour
une période de x jours, afin de quitter mon poste de [xxx] à la date du
yy/yy/yy.
Salutations,
[signature]"
Je pense qu’il est préférable de définir la date de départ
de l’entreprise. Cette date serait le délai de préavis avec une réserve
de quelques jours en cas de retard de courrier.
Sur le forum, j’ai vu la confirmation que le préavis peut être supérieur à la
valeur strictement obligatoire. Sinon, le départ serait fixé par les aléas du
courrier.
Pour la politesse, il est
souhaitable d'avoir un entretien.
On peut, aussi faire des lettres ultra-positives en remerciant l'employeur et
les collègues d'un apprentissage et des relations amicales au lieu d'un
courrier bref, souvent un emploi est un tremplin pour la carrière et l'employeur
connaît les règles du jeu.
Remise contre décharge d'un
document.
Quand c'est possible (simple lettre), on fait une photocopie, et la photocopie
est signée par le destinataire en mentionnant "reçu le …".
Certaines conventions
collectives mentionnent que le salarié peut remettre une lettre contre décharge
à son employeur. L'employeur qui accepte prend un risque. L'employé peut
dénoncer la démission.
Voir page 75 CT Dalloz 1996 : Soc. 13 nov 1986 : Bull. civ. V,
n°520 ; Juripr. Soc. UIMM 1987, 358. A la suite des références de
jurisprudence.
Dans ce cas, vous pouvez argumenter que la démission a été extorquée
psychologiquement.
Certains employeurs ont
pratiqué la lettre de démission non datée lors de l'embauche. C'est le
"siège éjectable". L’obligation de LRAR empêche cette façon de faire
pourtant prévue dans certaines conventions collectives.
Certes une expertise scientifique prouverait que la date n'a pas été imprimée
en même temps que le reste de la lettre, et tenter de faire condamner
l'employeur pour faux et usage de faux. Vous pouvez argumenter devant la
Justice que cette lettre n'a pas été faite dans la quiétude du domicile
(absence de lettre AR).
Si le CPH local est favorable aux patrons, il vous faudra passer devant la Cour
d'Appel et, éventuellement, faire un pourvoi en Cassation.
Votre
sécurité :
Vous devez faire une lettre
recommandée en accusé de réception. L'employeur pourrait argumenter
qu'il n'a pas reçu le courrier. Lors de votre départ, vous seriez déclaré
absent. L'employeur a le droit de mettre un salarié aux Prud'hommes et le faire
condamner pour un préavis non exécuté.
Si vous avez fait une lettre
de démission (remise contre décharge ou recommandé AR), vous pouvez vous
rétracter, mais très vite (faire une autre lettre AR). La manifestation de
volonté est dans ce cas équivoque.
Bien sûr, une démission peut
être annulée en cas d'accord des 2 parties. Demander un écrit à l’employeur (ou
prenez acte de son accord d’annulation par LRAR). Sinon, il suffit de continuer
à travailler après la date de départ prévu pour que l’annulation de la
démission puisse être présumée.
Attention, la possibilité de
se rétracter est valable également pour l'employeur. Ne
"démissionnez" pas trop vite si l'employeur modifie son contrat. Il
peut se rétracter avant que la modification du contrat prenne effet. Vous
pourriez être débouté aux Prud'hommes.
En cas de difficulté, s'il
ne s'agit pas d'une vraie démission, il est souhaitable de mentionner ce qui contraint à quitter le travail. Cela
facilite, en cas de besoin une demande de requalification
de la rupture devant le CPH. Essayez de citer des faits concrets
(pléonasme, mais il faut insister).
Exemple :
·
Harcèlement
moral d'un "petit chef", en précisant des faits passés. Cela est une
prise d’acte par LRAR d’un harcèlement.
·
Être
laissé sans travail pour provoquer une démission. La fourniture du travail est
une obligation fondamentale de l'employeur.
·
Tricherie
sur les heures de travail effectuées.
Voir les conséquences en droit d'un licenciement sans formalités
(+ éventuellement du travail dissimulé) - autres fichiers.
·
Perte
de l'ASSEDIC (votre dossier pourrait être réexaminé 120 jours après — ? À
vérifier).
·
Classement
non prioritaire à l'ANPE dans votre future recherche d'emploi.
·
Vous
perdez votre ancienneté.
Évidemment, la démission pour suivre son conjoint
est légitime.
Plusieurs
cas peuvent se présenter :
·
Vous
souhaitez rester dans cet emploi
·
La
situation est intolérable (il vous faut partir)
·
C'est
un licenciement (menaces si vous ne faites pas de lettre)
·
Manquement
de l’employeur à ses obligations fondamentales
Vous pouvez partir, mais il vous appartient de prouver la faute de l’employeur
devant les Prud’hommes.
- Non paiement du salaire (salaire de juillet non payé le 1er
septembre)
- Non-fourniture de travail (« mise au placard ») (en plus =
harcèlement)
Si vous souhaitez rester dans cet emploi, vous
prenez le risque que la démission soit validée.
·
Cela
peut se faire pour négocier une augmentation. Pour cela, il faut être prêt à
changer d'employeur.
·
Vous
souhaitez être muté à cause d'un conflit avec un "petit chef". De
toute façon, vous estimez ne plus pouvoir rester sous la hiérarchie de ce
"petit chef". Personnellement, je pense judicieux de donner le motif
dans la lettre, mais avec des mots édulcorés pour garder la possibilité de
mutation. Un CPH n'apprécierait pas une volonté de briser la relation de
travail par des mots durs.
"Ce n'est pas un secret. Les relations avec M. XX (supérieur hiérarchique)
sont devenus trop difficiles. Bien que j'aime le travail que je fais ici, je
suis dans l'obligation de présenter ma démission."
Tel que présentée, la lettre interpellerait la hiérarchie supérieure et ne peut
pas être admise comme lettre de démission !
Il y a eu un problème (de
votre part ou de la part de l'employeur). L'employeur veut économiser à vos
dépens la charge d'un licenciement.
Restez calme. Difficile de
vous maintenir dans l'entreprise, vous supporteriez un harcèlement. Ménagez‑vous des preuves. Essayez de
mentionner la cause du départ dans la lettre.
Attention à un licenciement malicieux
Cela s'est fait.
L'employeur promet une
embauche plus avantageuse dans une filiale (ou une autre société dont il est le
gérant). Pour cela il réclame une lettre de démission.
Ensuite, il ne vous
réembauche pas.
Donc, essayez de noter le
motif de la démission sur la lettre. Une autre idée serait de demander un
détachement dans cette autre entreprise. Lors de la démission, vous auriez une
preuve.
Rappel : La démission
ne se présume pas. Les décisions sont cassées, mais cela donne lieu à des
délais inacceptables.
Il existe des CPH qui assimilent systématiquement les congédiements (entraînant
une absence) à une démission. Ceci m'a été confirmé oralement par la greffière
actuelle du CPH local (voir site) (différente de celle qu'on a eu). Il y a 30
ans, en cas de congédiement, l’employé devait se présenter avec un huissier
pour faire constater l’impossibilité de rejoindre le poste de travail. Certains
CPH et peut-être certaines Cour d’Appel en sont encore là (voir jurisprudence Carvalaud,
et la nécessité de casser de telles décisions.)
Vous
cessez d'aller au travail. Que se passe‑t‑il ?
1.
L'employeur s'inquiète du
motif de votre absence.
Il vous met en demeure de reprendre le travail 2 fois par lettre recommandée
avec AR. Sans réaction de votre part, il engage une procédure de licenciement
pour faute grave.
L'employeur peut même vous mettre aux Prud'hommes et demander
des indemnités. Il faudra qu'il prouve le préjudice dû à votre
absence (désorganisation du service). (Procédure certainement très rare).
2.
L'employeur laisse pourrir
la situation.
Vous ne pouvez pas démontrer un manquement grave aux obligations fondamentales
de l’employeur. Rien ne traduit que l’employeur veut rompre le contrat.
Il peut très bien ne pas utiliser son pouvoir disciplinaire et vous permettre
de reprendre le travail malgré une absence.
La situation est délicate pour l’employé. Si l’employé recherche un autre
emploi, la situation peut être analysée comme une démission (l’employé a pris
l’initiative de la rupture – comportement montrant une démission).
Un CPH peut aussi prononcer la résiliation du contrat de travail au tort du
salarié (manquement à ses obligations).
La situation est d’autant plus délicate que l’employé ne peut avoir aucune aide
(ASSEDIC).
Seul conseil, évitez cette situation. Si vous avez des idées pour la résoudre,
je suis preneur d’informations. Bien sûr, vous pouvez reprendre votre emploi.
3.
L'employeur ne se soucie pas
de votre absence.
Il sait très bien pourquoi vous êtes absent. Il vous a renvoyé oralement ou a
laissé ses petits chefs vous dégoûter du travail. Cela peut être la conséquence
d'un harcèlement.
Quelque chose montre une rupture de contrat. Manquement aux obligations
fondamentales…
C'est le cas présenté sur le site.
Si les Prud'hommes appliquent le droit, cela s'analyse comme un licenciement avec défaut de procédure
(=absence de procédure – voir suite).
Attention :
Votre comportement peut montrer que vous aviez l’intention de rompre le contrat de travail, et cela peut être retenu aux Prud’hommes comme une démission.
Si vous échouez à prouver les manquements graves aux obligations fondamentales de l’employeur, et :
- inscription ANPE
- mise au service d’un tiers (généralement employeur)
- mise à son compte.
L’absence
sera alors retenue comme une démission.
Rappel :
manquements graves
-
non
intégralité du salaire (demander 6 mois forfaitaire au CPH)
-
non
paiement du salaire dans les temps (1 mois après la fin du mois travaillé)
-
mise
au placard (l’employeur ne vous fournit plus de travail en espérant que vous
allez partir, c’est aussi une forme d’harcèlement).
-
…
L'employeur signe la rupture du contrat sans démission.
Une maladresse de l’employeur est de faire les documents de fin d’emploi consacrant la rupture sans pouvoir prouver la démission (jurisprudence Carvallaud) tout en alléguant une démission.
Cela s’analyse comme un licenciement sans formalités.
Sur ce site, l’employeur a renvoyé oralement (pas de preuve formelle). Il s’est plaint de l’absence, mais il avait signé les documents de fin d’emploi !
ooOOOoo